F - Le temps des copains
Mon premier grand copain est un camarade de classe en Normandie, Jacques Bosson. ,Nous étions en 1955 dans la même classe de fin d'études, classe du Certificat d'Etudes, et j'allais jouer chez lui ou il venait chez moi jouer quelquefois avec Héliette Herisson, une petite Parisienne de notre âge, qui venait voir ses grand-parents juste en face de chez mes parents, où mon père avait son atelier de menuiserie.
J'ai retrouvé ce copain grâce à Internet. Nous correspondons toujours, il habite maintenant dans le département du Loiret.
En Normandie, je fais partie de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne la JOC. Le curé qui s'occupait de nous avait eu la polio, mais il était très actif, et se déplaçait à vélo avec sa canne sur son guidon. Les réunions étaient garçons et filles ensemble.
En 1960, lorsque j'arrive à Colombes, je ne connais personne. Un jeune André Bénit qui fait partie de la JOC vient me voir chez mes parents, au 137 rue Béranger et me propose de les rejoindre.
J'ai 17 ans, je prends contact avec les jeunes de la JOC de Colombes. A nos réunions, contrairement à la Normandie,ce ne sont que des garçons ! Je suis un des plus jeunes et le prêtre qui anime nos réunions, Paul Bardin, c'est un prêtre ouvrier. Nos réunions se passent très bien, toujours après notre travail bien sûr, puisque nous sommes tous avec un travail dans la journée.
A la sortie des réunions, nous partons une petite bande, en direction de la gare de La Garenne au café du départ ! Nous ne prenons pas le chemin le plus court, puisque c'est même à l'opposé de notre domicile.
Au café du départ, un autre copain vient nous rejoindre, c'est René Letellier. Il travaille comme tourneur, mais fait son travail une partie de la nuit, car à son usine les machines tournent 24 heures sur 24.
Au bistro du départ, on boit un coup, et comme boire un coup cela donne soif, on boit un deuxième coup, voir même un troisième. Lorsque nous sortons du bistro, nous rentrons tous ensemble chez nous, et comme en 1960 c'est en pleine guerre d'Algérie, nous avons souvent droit de voir une patrouille de CRS en car, et à un contrôle d'identité, certainement pour vérifier si un de nous n'était pas déserteur ?
Mes nouveaux copains et copines de Colombes sont bien sympas. Un jour André Bénit, car c'est presque toujours lui qui décide ce que l'on va faire, propose de prendre le train pour aller à Chartres (28) faire du camping ! C'est parti, nous voici dans le train à faire un peu les fous ! André Bénit, René Letellier, sa soeur Marie-Jeanne, Nicole Saclier la copine de René Gérard Frolin, et moi bien sûr. La petite soeur à René me plaisait bien. Mais elle avait déjà un copain ,Jean-Pierre Leroy, aussi un copain à moi, alors je reste sage et ne touche pas aux copines des copains.
Sur la photo pas très nette : René letellier, sa copine Nicole Saclier, Marie-Jeanne Letellier et Gérard Frelin. C'est ma première grande sortie avec eux et nous avons tous bien rigolé sous la guitoune !
Pendant les vacances, je suis aussi parti avec la JOC. Un voyage en car : notre chauffeur André Chambon, Paul Bardin comme organisateur ( prêtre ouvrier).
Nous avons visité plusieurs pays ! Comme je suis parti deux fois, je me mélange un peu les pays visités : La Bulgarie, la Yougoslavie, l'Italie : Rome, Venise, la Grèce, la Turquie.
Nous sommes un car entier, que des garçons, par équipe de 5 ou 6, c'est à nous de faire à manger. Nous avons de quoi faire la cuisine, moi je suis avec André Bénit, Gérard Frelin, André Bouvet, René Letellier, Raymond Guilbert. Chaque jour, le chauffeur et Paul Bardin allaient se faire inviter à manger avec un groupe différent. Je me souviens qu'un jour, nous avions fait cuire du riz, nous avions mis tout le paquet ; il y en avait presque pour tout le camp ! Nous ne restions pas très longtemps à la même place pour voir un maximum de pays ! C'était des vacances formidables !
En Yougoslavie qui depuis a été morcelée en plusieurs républiques. La rivière la Drina qui est aujourd'hui en Bosnie-Herzégovine. Nous avons descendue cette rivière sur un radeau. Le radeau était en rondin de bois, c'était les premières descentes touristiques pour rappeler les convois par la rivière, pour convoyer les arbres.
Nous avons descendus la rivière pendant 2 jours. La première nuit, nous avons couché à la belle étoile et fait un méchoui avec un mouton acheté sur place.
Notre copain Raymond qui avait eu la mauvaise idée de mettre les jambes dans l'eau pendant la traversé, avait pris un énorme coup de soleil au dessus des pied ce qui lui a occasionné une énorme poche d'eau. Obligation de passer à l'hôpital pour percer la poche.
Un autre jour, André Bénit, toujours notre Dédé, propose de partir avec notre moyen de locomotion faire un tour jusqu'à, Rouen. Moi je n'ai que le solex que mon père m'a donné, car lui avait trop peur de rouler avec. Nous roulons toute le nuit, sans aucun but, juste aller à Rouen. Mon pauvre solex avait bien du mal à avancer, et le moteur chauffait. Les copains sympas m'attendaient, ils avaient des engins plus performants que moi. Arrivée à Rouen, juste le temps de boire un petit café, et retour à Colombes. Il faut être un peu fou quand-même, 260 km dans la nuit juste pour boire un café !
Au bout d'un certain temps notre groupe a diminué, il fallait partir à l'armée, presque tous mes copains mobilisés pour deux ans, je me retrouve bien seul à Colombes. C'est à mon tour de passer le conseil de révision. Je suis ajourné à mon premier passage, puis reçois une convocation en février 1964 pour faire les épreuves militaires des 3 jours. A 20 ans je fais 47 kilos. Le 14 février 1964, je reçois mon livret militaire avec la mention "réformé définitif".
La guerre d'Algérie est terminée. Les copains vont revenir, ensuite se marier et avoir une vie de famille. La roue tourne, c'est normal. Ce qui est moins normal, c'est de voir ses copains nous quitter pour toujours. La famille Letellier : René, Daniel, Marie jeanne sont décédés bien avant leur maman. Pauvre femme, perdre ses trois enfants ! De cette famille plus rien ne subsiste. Maintenant que la maman est allée rejoindre ses enfants, la jolie maison du 70 rue Béranger et les dépendances où vivaient mes copains n'existent plus, un petit immeuble les remplace !
Avec ces souvenirs, je rends aujourd'hui un hommage à tous ainsi qu'à Gérard Frelin qui nous a quitté aussi.
JEAN-LOUIS : Si tu regardes ce blog où tu es, rassures-toi tu vas y avoir aussi une grand place !
Salut Jean-Louis (photo de tes 60 ans)
Jean-Louis, si là où tu es, tu as lu mon blog de mon récit sur les copains, je ne t'ai pas oublié !
Te souviens-tu ? En 1963, je bossais avec ta frangine Georgette au tirage de plan. Elle m'avait invité chez elle pour faire ta connaissance, afin que tu puisses avoir un copain pour te balader à Paris. Toi, tu venais du Lot et Garonne, exactement de Fumel (47). J'ai tout de suite été attiré par ta simplicité et ton accent très agréable. Aussi, nous avons de suite convenu de sortir ensemble le dimanche.
Nous nous retrouvions souvent à la gare Saint-Lazare, en début d'après-midi. En ce temps-là, à la sortie de la gare en 1963, il y avait une grande salle de billard et de ping-pong. Souvent, notre après-midi commençait, soit par une partie de billard ou de ping-pong, le plus souvent le ping-pong, car c'était moins cher que le billard. Comme nous étions du même niveau : aussi nuls, la balle plus souvent à terre que sur la table, nous nous entendions parfaitement.
On allait se balader ensuite à pied, en passant par la rue de Clichy devant le Casino de Paris, puis devant le Moulin Rouge, jusqu'à la place du tertre où sont installés tous les peintres. Puis on s'installait quelquefois dans un bistro place du tertre, où ils chantaient des chansons un peu hard, ce qui nous faisait bien rire.
Ensuite, toujours à pied, on allait au cinéma le plus souvent au grand Rex, une très grande salle où on avait le droit de fumer. Ce cinéma a maintenant plusieurs petites salles. Tous les deux, on fumait la pipe, comme tabac de l'Amsterdam-er, ou du clan, un tabac qui sent bien fort ! Souvent nos voisins changeaient de place, en disant "Qu'on les empestait", ce qui nous faisait bien rire. On était un peu cons quand même d'emmerder les autres spectateurs avec notre pipe.
En sortant du cinéma, on retournait tranquillement vers la gare Saint-Lazare et on passait au coin du passage du Havre où il y avait une grande poissonnerie et un bistro, où l'on mangeait souvent une douzaine d'escargots. Au coin de la salle de jeux de ping-pong et billard, il y avait aussi une petite baraque en bois, où une femme faisait cuire des petites tartes au fromage. Attirés par l'odeur, il nous arrivait souvent aussi de nous goinfrer ! Pourtant, tous les deux on n'était pas épais.
En 1969, tu as épousé Gisèle, j'étais bien sûr présent à ton mariage, ensuite vous avez eu 3 filles, des filles formidables, qui ne manquent pas d'avoir souvent une pensée sur Facebook pour leur papa qui les a rapidement quittées.
Oui ! Tu es vraiment chiant d'être parti si vite ! Maintenant, tout le monde te regrette !
Reposes en paix mon pote !
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